La faim de leur monde lyrics

  2024-06-30 06:53:53

La faim de leur monde lyrics

L'ironie de la vie fait qu'à l'instant même

Où mon encre pose les premiers mots de ce poème

J'aurai tant aimé qu'elle puisse l'écouter

Il y a une heure, petite maman, le ciel vient de te rappeler

Sur mon t-shirt quelques larmes se dessinent

J'ai vu l'abeille, la colombe, Dieu, j'ai vu les signes

Ma mère a voué sa vie aux autres et les autres ont voué leur vie à eux-mêmes

Lui laissant son chariot de peine

Ses patrons, des fonctionnaires

S'demandaient comment ils pouvaient stopper les actions de cette petite militante

Ils l'ont assise un an et demi sous une trappe ouverte

D'où tombait sans s'arrêter une pluie d'amiante

Eux ont su dorer leur parapluie

À cinquante ans, maman est tombée dans la maladie

Elle m'a laissé ces quelques mots en héritage

Alors je marche sur le champ d'honneur pour un combat véritable

C'est l'économie qu'on vante et qu'on canonise

Les forêts s'couchent et les animaux agonisent

D'vant la télé, chacun veulent sauver la Terre

Et ça pleure quand on prend dix eus' sur leur salaire

Alors le poison est dans l'air, il en tue cinquante mille

Mais c'est plus simple de fixer la peur sur le Covid

C'qui nous arrive, c'est pas étonnant, c'est logique

C'est la course poursuite où l'économie tue l'écologie

J'crois toujours en Dieu si tu en doutes mais comme

Ces vers l'expriment, j'ai fini d'avoir foi en l'homme

Faut croire que c'est ainsi, faut croire qu'on le mérite

De la toundra s'évadera la huitième plaie d'Égypte

Quand je suis né, j'ai pas ri, j'ai pleuré

Au fond, j'devais savoir où je mettais les pieds

Un sacrifice, autel de la bêtise humaine

Les insectes qu'on écrase font plus pour l'homme que l'homme lui-même

Le système du capital tiendra

Si les plats posés sur la table ont un partage injuste

Capitalisme 2020

C'est Judas qui boit tout le vin, mange tout le pain et Jésus qui l'excuse

De nos jours, on décrie des hyper-marchés

Y a cinquante ans, le peuple a fait leur succès

Et pour tirer les prx ils ont fait de la bouffe "chio"

Comment les croire eux et leurs fausses étiquettes Bio

Nous sommes responsables de cette situation

On vote, on manifeste, on hait ce qui arrive

On hait ce qui arrive, on rame à la dérive

Mais la révolution s'fait par la consommation

En France, santé, prévention, c'est divorce

Du coup patient, client, c'est la même chose

L'alimentation n'est pas c'médicament cher

La sécu sera plus tard la consolation à ton cancer

Combien de fois j'ai parlé au docteur vaniteux

Combien de fois j'ai erré dans l'hôpital miteux

Combien d'fois les miens ont subi la calamité

De lutter pour leur vie en ces lieux privés d'humanité

Notre médecine est à un tournant fragmenté

Les docteurs fidèles à leur serment d'un côté

De l'autre ce que les labos ont transformé

En associés du plus grand cartel du crime organisé

Notre superbe, un homme sous stéroïde

Qui ne veut pas mourir ni souffrir se shoote aux opioïdes

Le dealer a une blouse blanche, un chercheur

Qui ne trouve rien sur une terre de souffrance

Quand tout se barre, seules comptes les intentions

On peut se tromper si longtemps sans bouger d'position

C'est que le plan alors diffère du remède

J'pense à nos enfants, putain ! On est dans la merde

Un carnaval consenti étalé sur le long terme

Un bal masqué où les gamins sont déguisés pareil

Un naufrage où survivent ceux qui peuvent

La réussite de la répétition ratée de 2009

Des plateaux où les docteurs deviennent journalistes

Et des journalistes docteurs en tenue affoliste

Ca crucifie, ça juge, ça dépend qui

On aimerait tout cet entrain pour Mediator et Dépakine

Il n'y aura jamais d'entente

Si certains cherchent le buzz et d'autres font de la science

J'aurais jamais cru y assister

Voir des sommités dénigrées par des amateurs matelassiers

Le nul de la classe s'autoproclame génie

Un peu d'ADN en commun avec les méchants terroristes

Où la crème de la télé imbécile

Chant de merde, la Star Academy d'la médecine

Si on n'sait pas, on applique pas la mesure

Dont les conséquences peuvent être la pire des choses

Le mal est à venir, ce n'sera pas le virus

Les perroquets ne sauront pas lier les dégâts à la cause

À la vue de ces rageux athées je ris

Inconscients que la peur de la mort est devenue leur Église

La course au vaccin rend le monde solidaire ?

Non, c'monde a faim et alimente un ver solitaire

Ils veulent que pour les anciens, rien n'aille mal

Et dépensent des milliards pour l'atome dans l'arsenal

Les maths remplacent les mots, veulent expliquer les maux

Quand ça les arrange, nos vies sont rangées dans les tableaux

Lorsque ça les dérange, hop, coup d'éponge efface

Les chiffres des vérités que leurs lettres voient les masques

Où sont les procès ?

S'il y en a pas, rideau, allez on a capté

On vit avec des drogues dures légales dans l'armoire

On peut insulter, menacer mais pas parler d'armoise

Nos villes subissent la loi de douze salopards

J'allume la télé, j'vois vociférer un cluster de connards

Prise d'otage de l'émotion en live

Le doute vient quand on chasse la raison pour la peur primale

Portes ouvertes aux fachos, vannes ouvertes au max

Arme absolue sur les terres du Xanax

Monsieur l'ministre, nos mains n'arrêteront pas le sable

Combien d'gens dorment dehors par ce froid ? Vous êtes irresponsables

Tour de force des comploteurs

Dénoncer leurs détracteurs comme des vilains complotistes

Tout au long de l'histoire, tout n'est que guerres, pleures, beurs

Désolé, le complot ça existe

Ses pieds foulent nos corps, son destin est funeste

Habillé en gentil, il s'appelle business

Mensonge, arme de distraction massive

Deux millions de morts, le complot ça existe

On vend la guerre propre, sale, chirurgicale

Chirurgie du pétrole lors d'opérations brutales

Ça crie "sus à la drogue" et puis "sus au communisme"

La drogue attendra, on tue les cocos contre la cocaïne

Le crack dépasse les ghettos, rien ne les maîtrise

Années 80 j'y étais, le complot ça existe

Au mois d'mars débutèrent les analyses

Aux heures de grandes écoutes ils annonçaient l'apocalypse

Genre : "un million de morts c'est p't-être c'qui nous attend"

Et eux alors, dis-moi, c'est pas des charlatans ?

Alerte rouge au mercure, neige, à la pluie et au vent

Ils font trembler les gens avec un souffle d'armatan

Un peu d'ramadan, la main sur la gégène

C'est faux philosophes mènent un Milgram à grande échelle

Tant de mensonges qui chacun ne croient plus en rien

Chacun a sa vérité qui lui va bien

Et ouais, la peur, la paranoïa sont addictives

À chaque échec elles fouillent et trouvent un motif

La division est telle que l'espoir est mince de recoller

Notre société du verre brisé

Honnêtement si t'as le temps de poster mille avis dénigrants

C'est que t'en fous très peu dans ta vie des migrants

Tu dis "pourquoi chez moi la Terre est vaste ?"

T'y a pensé bourré à deux-cent sur l'autoroute avec ton masque

Avec le masque tu porteras la veste

Pour mieux la retourner quand le vent soufflera de l'Est

Et Veust, j'ai encore la main sur le bouton

Les porcs, les moutons, t'inquiète, j'ai leur temps d'cuisson

Si c'est la mort qu'ils veulent nous éviter

Un pour cent du budget de l'armement mondial suffit à sauver chaque année

Huit ou neuf millions de vies

En donnant accès à l'eau potable et pas contaminée

Va faire accepter ça aux ploucs à carabine

Les ventes de rafales ont de beaux jours en Arabie

On fait un feu d'artifice en séjour mortifère

La BST c'est pas Blake et Mortimer

La vie, c'est pas blanc ou noir, c'est un joyeux bordel

Vive la vie, l'amour la joie, car la vie c'est mortel

Sur la selle qu'on chevauche le sort

Combien sont morts de la mort en attendant le vaccin contre la mort ?

Hypocrisie sur le visage

On va aux enterrements de gens qu'on détestait pour lisser sa propre image

Il me semble que beaucoup on oublié qu'on est pas des ordis

On ne peut pas nous réparer à souhait

Dans nos pays, l'enchaînement des années belles

À ancrer dans les cœurs le sentiment d'être immortel

Et lorsque tout bascule on dit "l'artiste est-il utile ?"

Et pour traverser les épreuves la musique est trop futile

Ca veut des noms pour collecter les fonds

Quand ça va mal, on s'essuie les pieds sur nous comme sur un paillasson

C'n'est pas nouveau, non, même pas ça m'éprouve

Dans c'pays, un vrai métier, c'est un taf où on souffre

Peu importe, si on coule, on filme

La détresse de chacun est l'illusion d'sa couronne d'épine

Il y a vingt ans les enfants du commerce ont violé la musique

Le schéma s'est répété pour l'hôpital public

Devant les yeux, l'unité un faux cil

Dis merci aux philanthropes de la clique à Sarkozy

Nos filles ne respirent plus et nos fils de respirent plus non plus

Marche sur le fil, un futur de funambule

J'vois le monde de main sur leurs visages

On les trie, on les frappe et moi je sens qu'je m'ensauvage

Parqués entre clichés, terreur et hommage

Tôt ou tard déferlera un tsunami de dommage

Car la France du papier est un tas de belles phrases

Notre France du réel, on la subit de guerre lasse

Ok, ne versons pas dans le communautarisme

Les chiffres de l'INSEE sont là est l'État fait du walouisme

À l'image d'un p'tit ministre mesquin

Qui fait passer notre avenir bien après son destin

Coincés dans un bras de fer infantile

On est pas forcés d'blesser les autres pour montrer qu'on est libre

Comme tous ces gens qui s'croient de gauche car

Ils vont boire un coup assis au bar au milieu des noirs

Et croisent ces gens tous les jours, ignorent tous d'eux

Seulement, ici le loyer est divisé par deux

Jusqu'au soir où ça reçoit une claque

Une grosse tarte et ça passe de gauche direct à l'extrême-droite

Je juge pas, enfin chacun peut changer

J'suis un enfant de la violence donc un adulte de la paix

Mes impôts s'évadent pas, ils restent

Ouais, j'me sens plus français que tous ces chanteurs de Marseillaise

Fais ton p'tit livre sur le roi du Maroc

Et peu d'choses sur tes potes, qu'ont des lois et les fuck

Insupportable ces leçons à l'Afrique

Clientéliste.fr, bananière devient la République

"Nous sommes égaux" : pipeau ; "Nous sommes frères" : pipeau

"Écoutez" : pipeau ; "Considérez" : pipeau

Méprisé comme un seul bloc dans la balance

Y a pas égalité des chances mais fatalités des chiances

Libéraux réacs grimés en socialistes ou gaullistes

Inventent des mots de merde genre "islamo-gauchistes"

Si j'fais l'idiot j'réponds "athéo-fascistes"

Étrange comme la guerre des pauvres garantit la paix des riches

Déforestation, démantèlement d'usine

Un œil sur la bourse et l'index pointé sur le crime

Capitaux forgés par les travaux d'esclaves

Palaces en Amérique avec en Afrique une escale

Entassés dans ces rafiots, c'monde se fout d'eux

On a tout pris dans leurs pays, ils doivent crever chez eux

Nous on signe des contrats, on s'démène

On s'en fout, on encaisse, amen, tant pis pour le Yémen

Mais qui veut de l'obus ou du canon César

Combien de gamins morts par jour, pourtant aucun ministre crie Allahu Akbar

Comme le Cambodge, avec le temps ils digèrent

Que c'monde a statufié Kissinger sans le juger

Comme quoi on peut tuer quatre cent mille d'innocents

Et être Nobel de la paix, décoré pour autant

Les civils effrayés n'ont que faire de la théorie

Ca s'appelle pas la guerre, ça porte un nom : le terrorisme

Articulé des idées devient compliqué

Dans ces situations où l'émotion est impliquée

Et que demain, ce seront des larmes qu'on versera

Oui, pour revenir ne serait-ce que là où on est aujourd'hui

Je repense au pilote de la Germanwings

Et à celui qui a foncé dans la foule à Nice

Même colère, même folie derrière un pare-brise, suivez la flèche

"Lui c'est la dépression et le bronzé là c'est Daesh"

C'est la culture de nos contrées qui est en cause

Où il faut faire le buzz, être quelque chose

À être quelqu'un, sortir enfin de l'anonymat

Où la mauvaise nouvelle dope la courbe de l'audimat

Où on met ses chiottes sur Facebook, pour du vent on tweet

Photos d'vacances, on scénarise sa vie

On montre cette plage, on y a vu la cour

Diaporama, mise en scène de notre amour, puis

Mots d'insultes pour un scénario de rupture

Exhibe sur YouTube un pauvre talent sans futur

Et quand la dépression et la haine s'abordent

Ils tuent, scénario glorieux de la mort

Ne cherche pas de causes, de convictions à tout ça

L'incendie se cache derrière un feu de broussailles

Et tout ce qui importe, c'est que reste le nom

Pour ne pas crever à la piaule, seul comme un con

J'y réfléchis, ne vois pas le remède

Face à une armée de cons tous centrés sur eux-mêmes

Qui confondent leur vie avec le Big-Bang

Inspiré par le destin de mythes de brigands

Aux infos, les hooligans moi j'les ai pas vu

Anglais et Russes, à Marseille criaient "ISIS où es-tu ?"

Depuis des mois sur le net, ils planifiaient la bastonnade

Qui devait terminer en ratonnade

Ca n'fait même pas une ligne, même pas un mot

Et si des gars les avait shooté, c'était Guantanamo

Nous aussi on en a marre, chaque fois batailler

On n'veut pas la main au fion et parler comme Tatayet

Du coup, silencieux en cent-quarante caractères, j'm'exprime en rimes

Avec un flot d'amour dans les artères

À l'heure où le discours fasciste est banal

C'n'est pas dans les stades mais à l'Assemblée qu'on nous jette des bananes

Depuis les tours jumelles en 2001, l'esprit étriqué

Me sachant musulman de confession me somme de m'expliquer

À chaque tuerie, le téléphone sonne

Comme si j'connaissais les raisons d'ce foutu boxon

Les mêmes actes, différentes chroniques

Joseph Kony tue en silence, sur Arte à minuit

Peu à peu, on prend le siège du rival

La France ignorante nous regarde comme si on priait Shiva

Dans la victoire, peu importe la peau

C'est dans le sport et le rêve qu'on se rallie au drapeau

Je suis fatigué de chanter les mêmes problèmes trente ans

Vendre un monde binaire est tentant

Si on lit l'histoire en bloc, ça devient easy

Artisan de notre défaite, auto-biaisés

On n'fait plus rien en public, on sécurise les cœurs

Et chaque seconde qu'on vit est régie par la peur

C'est l'but du terroriste, non ? Effrayer

Si c'est ça, on y est, on peut le dire : "les armes, elles ont gagné"

Et on nous hèle comme des Français honnis

Avec des mots de maîtres d'école méprisants dans les colonies

Et la liste des crimes auxquels il n'y a pas d'solution

À part les châtiments corporels

Sans bruit aucun, loin de votre réalité

Combien de potes portés en terre et que j'ai dû pleurer ?

Combien de proches trop jeunes, brutalement fauchés ?

C'n'est pas un pays en guerre, mais vie et mort dans les quartiers français

Pour qui n'a pas vécu ça, dur de comprendre

Comme de se faire contrôler au faciès sans arrêt

Voilà donc le monde par le "no future" menacé

Sauf que la douleur, c'est vers les autres qu'elle dirigée

On ne l'inflige plus à soi, ça suscite

Des futurs assassins, ex-candidats au suicide

Discriminés à l'emploi, aux études aux logements

Aux loisirs, au sport et à la culture

Les mômes finissent par croire qu'être français n'est pas possible

Et s'tournent peu à peu vers la culture des origines

En même temps, par les écrans émerveillés

Copies de délinquant en col blanc au pays des yéyés

Les bons sentiments ont tellement été moqués

Que même les plus jeunes pouffent à la lecture des mots de Guy Môquet

Les mots, on nous les a volés

Et les fachos, ils en ont joué

Kidnappeurs de la laïcité, ils l'ont changé en laïcisme

Le fondamentalisme athée

Une société où eux seuls sont bien

Et ceux qui croient en Dieu sont des crétins

Vraie guerre d'imbéciles, je refuse d'y adhérer

Comme à la mécanique brutale et sanguinaire de petits bandits ratés

Il ne peut y avoir que deux camps en tout

"Je suis Charlie ou ne le suit pas", mec, je suis, c'est tout

Comment des blessés ont-ils pu shooterl'ambulance ?

Comment un peuple si fin a pu gommer les nuances ?

Changer sa vie en chronique nécrologique

Avec l'esprit inondé de négativité pathologique

Depuis qu'j'suis né, j'entends "on est en crise"

Les anciens me disent qu'c'est pareil depuis 46

La compassion fuit, déserte les villes

On retrouve la nation qui avait peur de l'an mil

Face au drame, le peuple cherche des coupables

Telle religion, tel élu, l'ENA est responsable

Il serait sage de dire qu'il n'y a pas de parade

On est libre et quand on est libre, on est vulnérable

Imagine si j'disjoncte, rien n'arrêtera le massacre

On me tuera mais mon arme aura craché la salve

Je sais c'est navrant

Consolation, l'opinion dira "il s'est radicalisé cinq minutes avant"

On prend note, la ferme et subit

La police n'est plus ici pour jouer au rugby

Les assos sur le terrain n'ont plus un sou et le crient

Aujourd'hui, la société entière en paie le prix

Quel système pour s'faire entendre, je n'sais pas

Aucun candidat nous ressemble, ni nous rassemble

Nos vies c'est comme les feux du 31 décembre

Et même si on a rien à voir on nous prie d'balayer les cendres

Trois-quarts des gens croient le pays en guerre

Mais la guerre c'est quand sur les têtes il pleut du fer

Où sont les sages qui ont subit les méfaits nazis ?

Les vieux aujourd'hui ont connu la guerre, oui, mais celle d'Algérie

Sur les sujets sécurité, économie

À demi-mot j'entends qu'il était bon le temps des colonies

Tout est ramené au choc des civilisations

Violence globale, effet d'mondialisation

Le fric passe les frontières, l'info passe les frontières

La drogue passe les frontières, le brut passe les frontières

L'argent ne voyagera seul alors sans surprise

Le sang et les larmes aussi passent les frontières

En treize ans et trois présidents

On a rejoint les ricains autour du globe dans le rôle du méchant

On demande pas grand chose vraiment

Si c'n'est que mère France aime tous ses enfants

Merci d'avoir accueilli si bien les miens

Quand ils ont quitté le pays alors qu'ils crevaient de faim

À chaque fois que des personnes meurent, des larmes pleuvent

Et nous on chante avec les tripes les couplets d'United

De la paix seulement, j'ferai l'apologie

Je pense juste qu'on subit le poids d'la technologie

En dix ans, on a prit un siècle, c'est la gifle, l'échec

Les mœurs n'ont pas réussi à suivre

Les générations ne parlent pas le même dialecte

J'imagine trente ans en arrière avec Internet

On peut débattre et affirmer c'qu'on veut

Les membres d'Action Directe auraient été mille fois plus nombreux

Les politiques ne passeront pas à l'action

On ne touche pas à la toile par peur du vote sanction

Donc les idées tordues ont l'espace pour ramper

Les intolérants du globe peuvent y gerber en paix

Et chacun veut réduire tous les autres au silence

Les comptes au Panama et tous leurs grands laïus en France

On prend leurs minerais, "pas grave, c'est des nègres"

Et ouais, notre appétit d'oiseau, c'est celui d'un aigle

Avec la téléréalité ils ont vidé les têtes

Avec des amalgames, ils ont vidé les cœurs

Avec YouTube, Facebook, ils ont dopé l'égo

Et ont comblé tout ce vide avec des mots de fachos

Est-ce que ce monde va plus mal ? J'en doute, c'est que notre mal-être

Et le mauvais en nous qui passe en boucle

Ils tournent dans nos âmes et ce pendant des heures

On entend rien des autres, juste l'écho de leur peur

Assis d'vant un doc, pensées bleues, j'préfère voir des singes

Que des hommes parce que j'y ressens Dieu en eux

Si je meurs, c'est en aimant sans arme ni bombe

J'attends toujours la fin de ce monde

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