Dans la main de la terre [Spanish translation]
Dans la main de la terre [Spanish translation]
Il y avait peut être cent ans
qu'elle était là
ou peut être juste un instant.
Le vent de la nuit
lui caressait le visage.
Je ne saurais vous dire
où était son pays,
où était sa maison,
si elle était femme de marin,
de paysan, d'exilé ou d'émigrant,
si elle avait franchit la mer,
une montagne ou l’océan.
La terre semblait être derrière elle.
En la voyant marcher,
on pouvait imaginer
qu'elle la portait toute seule
sur ses épaules.
Allez donc savoir ce qu'elle s'en allait chercher,
ce qu'elle aurait aimé entendre cette nuit-là.
La nuit,
les regards des hommes s'éteignent un peu,
on dit que la lumière est à l’intérieur,
dans un village,
au fond d'un port,
en haut d'une montagne,
un phare dans l’océan
ou bien une étoile dans le ciel.
À chaque chant qui résonnait,
elle accordait son âme,
elle accordait ses pas.
Elle disait qu'elle voulait apprendre
le chemin
jusqu'aux les plus beaux signaux du monde,
jusqu'à la beauté qui unis
les hommes et les peuples.
Son rêve elle l’écrivait de quatre mots:
l'unité qui rassemble,
la diversité qui enrichit.
Dans chaque chant du monde,
elle voulait graver
une alliance,
une reconnaissance.
Dans chaque langue,
elle voulait apprendre
la part d’altérite,
d'intelligence, d'humanité.
Elle disait que c'était cela
la plus belle promesse
d'avenir, de paix,
de richesse du monde.
Un jour, le poète a écrit pour elle:
"L'homme n'est ni grand ni petit,
il a la taille de ce qu'il sait
aimer et respecter".
Elle, elle le répondait que toute la vie
il fallait apprendre
à être l'invité de l'autre,
l'invité du monde,
que c'était cela l'hospitalité.
Il y a peut être cent ans
qu'elle marchait ainsi
ou peu être un instant,
c'était cela sa fidélité.
Le chant d'amour qui fait pleurer
les yeux d'un peuple
ne peut à tout jamais laisser indifférent
l'âme du monde,
c'était cela sa paix.
Ce soir, entre la mer et l’océan,
il y a peut être quelques lumières de plus
dans la main de la terre.
Là, où rien n'est séparé,
là, où s'additionnent et se reconnaissent
toutes les dignités du monde,
là, où des enfants de Bretagne
ont écrit un jour
tous ces pays dispersés par le vent,
les chants de blé dans la poche des paysans
et l’océan qui n'a plus pour frontière
que la graine emporté par une main d'enfant.
Ce soir, ce soir le pain sera blanc à la table d'hôte,
passant, demeure ici pour le partager.
Il y a peu être cent ans qu'elle marchait ainsi
ou peu être un instant.
Elle disait que cette beauté-là est invincible,
elle disait que cette beauté-là est invincible.
- Artist:I Muvrini
- Album:Carnet pour Sarah